Presse


Le Journal Francophone de Budapest – 22 mars 2010


Si les traductions, et donc les commandes d’éditeurs hongrois, dépendent de critères marketing et de perspectives de ventes, certaines maisons d’édition prennent pourtant le risque de traduire et de publier des auteurs quasiment inconnus en Hongrie. C’est le cas de la petite maison d’éditions Bozóthegyi Kiadó qui a publié en 2009 son premier livre: Ailleurs de Henri Michaux. «C’est un miracle!» s’exclame d’emblée Péter Márton, le directeur de cette petite et jeune structure. «Katalin Juhász avait traduit plusieurs auteurs français auparavant, comme Francis Ponge, Eugène Ionesco ou Emil Michel Cioran. La plupart d’entre eux étaient publié par la maison d’éditions Orpheus Kiadó mais ils ont depuis rencontré des difficultés et nous avons décidé de lancer notre propre société». Dans les années 1970 il existait déjà une anthologie de Henri Michaux en hongrois, puis rien jusqu’en 2002 avec la traduction de La nuit remue suivie de Poteau d’angle.
Cet ouvrage, Ailleurs, publié dans le cadre du Programme d’aide à la publication Kosztolányi, a bénéficié du soutien du ministère français des Affaires étrangères, de l’Ambassade de France en Hongrie et de l’Institut français de Budapest. Sa publication a en outre été encouragée par une subvention accordée par la communauté française de Belgique et du ministère de la culture belge. Editer Michaux est un choix de cœur de la part de Péter Márton et Katalin Juhász, qui rencontrent les plus grandes difficultés à distribuer l’ouvrage auprès des libraires hongrois. Ils ne semblent pourtant pas découragés par cet accueil plus que timide: «Nous allons tenter de continuer… toujours avec Michaux».

Frédérique Lemerre